L’insécurité gagne du terrain à Conakry. Presque chaque jour, des citoyens sont victimes d’attaques, d’arrestations arbitraires ou d’enlèvements. Dernièrement, l’artiste Marcel Zokalala DOUNAMOU, connu sous le nom de Zokalala 1er, a échappé de justesse à une tentative d’enlèvement perpétrée par des hommes en uniforme militaire. L’incident s’est déroulé dans la nuit du jeudi 8 juin 2023, dans le quartier Wanindara, situé dans la commune de Ratoma. Ce vendredi 9 juin 2023, Zokalala 1er a confirmé l’information à notre reporter.
Selon ses déclarations, l’incident s’est produit alors qu’il rentrait d’une réunion familiale en compagnie de son cousin. « C’est Dieu qui m’a sauvé. Sinon, je ne serais pas là pour vous raconter cette histoire. En réalité, après notre réunion à Lambandji, j’ai demandé à mon cousin Blaise de m’accompagner chez moi pour que je me change avant qu’on continue chez mon grand frère Aubin Théa. Arrivés à Wanindara, au niveau des rails de Friguia, nous avons croisé l’un de nos petits du quartier qui m’a conseillé de rebrousser chemin. Il m’a informé que des hommes en uniforme militaire me recherchaient activement depuis le début de la soirée. Suite à cela, mon cousin m’a conseillé de me cacher pendant qu’il irait vérifier la situation. Il m’a promis de revenir me donner un signal avant que je ne rentre chez moi. Je me suis donc caché », raconte l’artiste.
Quelques instants plus tard, son cousin l’a rappelé pour confirmer que la menace était réelle. « Il m’a dit de ne pas rentrer à la maison et de trouver refuge chez quelqu’un de confiance. Il a précisé que ces hommes semblaient bien renseignés sur mes faits et gestes », a-t-il ajouté.
Originaire de la région forestière, précisément de Lola, Zokalala 1er est connu pour avoir été un fervent partisan du régime d’Alpha Condé. Son engagement politique en faveur du troisième mandat controversé semble aujourd’hui le placer au cœur des tensions.
L’artiste affirme être dans le collimateur de certains cadres de la région forestière, notamment de Lola, qui aspirent à obtenir des postes auprès de la junte dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya. Selon lui, ces individus chercheraient à le sanctionner pour son soutien public à l’ancien président Alpha Condé, particulièrement lors de la campagne pour le troisième mandat en 2020. « Jusqu’à récemment, je ne prenais pas ces rumeurs au sérieux, mais cet incident m’a fait comprendre que la menace est bien réelle », conclut-il.