Dix mois après sa prise de fonction, le ministre des Sports, Kéamou Bogola Haba, a choisi de s’exprimer sur le bilan de sa gestion lors d’une interview exclusive accordée à nos confrères de CIS Média. Au cours de cette rencontre qui a duré plus de deux heures, il a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment les éliminations des équipes nationales senior et cadette, ainsi que le manque criant d’infrastructures sportives, avec les rénovations interminables des stades 28 septembre et Général Lansana Conté de Nongo.
L’élimination de l’équipe nationale
Sans surprise, la débâcle de l’équipe nationale a été au cœur des discussions. Le ministre a maintenu sa position sur les défis auxquels la Guinée fait face. Selon lui, « Participer à une compétition ne se limite pas à la performance sur le terrain. Cela nécessite également des infrastructures adéquates. Le processus d’organisation est crucial. Récemment, lorsque la Guinée a obtenu 6 points contre l’Éthiopie, cela a soulevé des préoccupations au sein de la CAF. Le changement d’horaire des matchs ne doit pas être traité de manière improvisée. Tout ne se joue pas uniquement au niveau national, mais également sur la scène internationale. En tant que ministre, je suis responsable de l’organisation, mais je ne commente pas les résultats sportifs. Nous croyons qu’avec l’application des règles, la Guinée devrait participer à la CAN. Dans le cas contraire, nous attendons des explications. Nous soutiendrons la fédération dans sa volonté de faire appel, et toutes les fédérations doivent savoir qu’elles peuvent compter sur le ministère ».
Enquête sur les IRM
Concernant les problèmes rencontrés par l’équipe cadette, le ministre a souligné l’importance de la transparence. « La situation est assez claire. Il est important de préciser qu’il ne s’agit pas d’une récidive ; sous Antonio, le problème concernait les passeports, et non les IRM. Pour clarifier cette affaire, nous avons mis en place une commission d’enquête afin de déterminer les responsabilités. Cette commission a déjà remis un premier rapport, et nous aurons bientôt des résultats pour comprendre les causes profondes et éviter que cela ne se reproduise », a déclaré Bogola Haba, exprimant sa désillusion face à la disqualification de l’équipe cadette au tournoi qualificatif à Dakar.
Le salaire de l’entraîneur
Pour recruter un sélectionneur de renom, il faut un budget conséquent. Cela n’incite pas l’ancien coordinateur du Front national pour la défense de la transition à changer de position. « Peu importe que l’entraîneur soit payé 30, 40 ou 60 000 dollars, si l’équipe ne dispose pas de joueurs de classe mondiale. Si la Guinée engage un entraîneur à 30 000 dollars, il est probable qu’elle n’attire pas un entraîneur de renom, mais cela n’est pas grave. Toutefois, je tiens à souligner que la performance d’une équipe ne dépend pas uniquement de l’entraîneur », a-t-il affirmé.
Budget du ministère
Pour gérer un tel département, des moyens financiers sont essentiels. Selon le ministre Haba, le budget de son ministère « s’élève à 440 milliards de francs, dont la majeure partie est consacrée aux salaires des 1 200 employés, ainsi qu’à 18 anciens champions ». Il ajoute que « la plus grande dépense concerne les primes des athlètes durant les compétitions. Depuis ma prise de fonction, aucun athlète ne peut se plaindre d’arriérés de primes, notamment pour le mois d’avril. À mon arrivée, des arriérés existaient, mais nous avons réussi à en régler une bonne partie », s’est-il félicité.
Enfin, le ministre de la Jeunesse et des Sports a reconnu, comme beaucoup, la léthargie dans laquelle se trouve le championnat national. Il déclare avoir fait sa demande au président de la ligue, Lucien Guilao de dirigeante pour trouver des solutions visant à redynamiser l’engouement autour de la Ligue 1.